Lord Robert Baden-Powell

Lord Robert Stephenson Smith Baden-Powell of Gilwell, dit « BP » (se prononce « Bipi »), est né le 22 février 1857 à Londres. Il est le 8ème de 10 enfants. Son père est professeur de mathématiques à l'université d'Oxford. Son père décède alors que Robert n'a que 3 ans.
BP fait ses études à Charterhouse, collège réputé pour sa discipline. Baden-Powell est un adepte de l’école buissonnière et se cache régulièrement dans les bois derrière l’établissement scolaire. Il y développe son sens de l’observation et la connaissance de la nature. En dehors de l'école, il va régulièrement camper, naviguer et explorer la campagne avec ses frères.
Mauvais élève, il rate ses examens d'admission à l'université puis se présente à l’école militaire et obtient la seconde place au concours d’entrée, à 19 ans.
Il rejoint un régiment de cavalerie et, au vu des résultats du concours d'entrée, il est dispensé de suivre les stages de l'école d'officiers. A 20 ans, il est envoyé comme sous-lieutenant en Inde (alors colonie britannique). Pendant son temps libre, il s'intéresse au travail des éclaireurs (explorateurs) et note leur importance dans la stratégie militaire.
À l'âge de 26 ans, il est reçoit le grade de capitaine. Son régiment est déplacé en Afrique du Sud. Là, il a l'occasion d'entrer en contact avec des « éclaireurs » indigènes desquels il apprend beaucoup. Il se perfectionne dans l'art de l'approche et de l'exploration. Il a enfin la possibilité de former des éclaireurs militaires comme il l'entend : il les instruit en petites unités ou patrouilles, chacune sous les ordres d'un chef.
Baden-Powell mène une brillante carrière militaire. Il est respecté et obéi parce qu’il est un chef qui donne l'exemple. Il travaille alternativement en Inde et en Afrique, mais aussi en Russie, dans les Balkans et en Afghanistan comme espion.
En 1899, un événement le rend célèbre dans tout l'empire britannique : il sauve la ville de Mafeking, assiégée durant la seconde guerre des Boers (Afrique du Sud ; 1899-1902). C'est avec courage et ingéniosité qu'il sauve la ville, assiégée pendant plus de 200 jours par des troupes quatre fois plus nombreuses. Il utilise entre autres les jeunes garçons de la ville comme estafettes (pour transmettre des messages à pied et à vélo), comme observateurs, sentinelles ou éclaireurs. A la suite de cette action, il est considéré comme un héros et promu major-général (équivaut à un divisionnaire suisse). Il prouve alors que les jeunes sont tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu'on leur fasse confiance. Il publie ses observations dans un petit fascicule destiné aux militaires intitulé : Aids to scouting (~ les aides de l'art de faire des observations).
De retour en Grande-Bretagne, il constate que son livre Aids to scouting suscite un grand intérêt auprès des garçons britanniques et qu'il est même utilisé par des éducateurs. Marqué par la jeunesse anglaise des quartiers désœuvrés, souvent en mauvaise santé et délinquante, il décide de mettre en pratique tous les principes qu’il a observés à la guerre au service de jeunes garçons et dans une optique de paix.
« À la fin de ma carrière militaire, dit Baden-Powell, je me mis à l'œuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d'apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n'a rien de commun avec les principes militaires. »
En 1907, alors âgé de 50 ans, BP organise un camp de deux semainse avec une vingtaine de garçons de différentes classes sociales sur l'île de Brownsea. Il y teste ses principes d'éducation par le jeu, l'indépendance et la confiance. Il inaugure ce camp le premier août à huit heures en soufflant dans sa corne de kudu (animal d'Afrique du Sud). Après ce camp, il écrit Scouting for Boys, un ouvrage posant les bases du scoutisme. Les cinq buts de ce nouveau mouvement sont
- Santé ;
- Sens du concret ;
- Personnalité ;
- Service ;
- Sens de Dieu.
Par la même occasion, il rédige les dix articles de la loi scoute et ainsi que la promesse scoute. ces textes n'imposent aucune interdiction mais proposent une hygiène de vie que chaque adhérent promet d’essayer de mettre en pratique (faire de son mieux).
Les première compagnies de guides apparaissent en 1909. En 1910, après avoir démissioné de l'armée sur conseil du roi pour pouvoir se consacrer entièrement à son mouvement, il introduit les trois classes d'âge du scoutisme:
- Les Louveteaux (8-11 ans) ;
- Les Éclaireurs (12-17ans) ;
- Les Routiers (17 ans et plus).
En 1912 (il a 55 ans), il se marie avec Olave Saint Claire Soames, qui deviendra Chef-guide mondiale. En 1918, il publie une revue intitulée Girl guiding edition. S'il décide d'appeller le mouvement féminin « les Guides » plutôt que « scoutes » ou « éclaireuses », c'est qu'il estime que leur rôle n’est pas d’éclairer mais de guider.
« Une femme qui est capable de se tirer d’affaire toute seule est respectée aussi bien par les hommes que par les femmes. Ils sont toujours prêts à suivre ses conseils et son exemple, elle est leur guide. »
Le mouvement prend vite beaucoup d'importance, et se développe dans le monde entier. Le premier Jamboree de 1920 réunit des scouts de 21 pays. En 1927, il est anobli par le roi George V. Il prend le nom de Lord Baden-Powell of Gilwell, du nom d'une propriété qu'il a reçue de la famille McLaren pour en faire un centre de formation des chefs.
Baden-Powell et son épouse voyagent sur toute la terre pour soutenir le scoutisme dans son développement, et prennent part aux cérémonies de création du mouvement dans de nouveaux pays. À la fin de sa vie, le couple se retire au Kenya et BP fait alors parvenir aux scouts du monde entier son dernier message :
« Ceci est juste un petit mot d'adieu, pour vous rappeler, quand j'aurai disparu, que vous devez tâcher dans la vie d'être heureux et de rendre les autres heureux. Que cela paraît facile et agréable, n'est-ce pas ?
C'est tout d'abord par la bonne action quotidienne que vous apprendrez à apporter le bonheur aux autres. La meilleure manière d'atteindre le bonheur est de le répandre autour de vous. J'ai eu une vie très heureuse, et j'aimerais qu'on puisse en dire autant de chacun de vous. Je crois que Dieu vous a placé dans ce monde pour y être heureux et jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni l'indulgence envers soi-même qui créent le bonheur. L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible. Regardez le beau côté des choses et non le plus sombre. Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand vous y êtes venus et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait « de votre mieux ».
Soyez prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre promesse même quand vous serez adultes.
Que Dieu vous aide.
Votre ami
Baden-Powell »
Il meurt le 8 janvier 1941 au Kenya où il est enterré. Sur sa tombe est gravé un signe de piste, le signe « fin de piste, retour au camp » et qui peut être interprété par « Je suis rentré chez moi ».
Lady Baden-Powell continua son rôle de lien entre les éclaireuses du monde entier. Elle est décédée le 25 juin 1977 en Angleterre.
Voir aussi : http://www.youtube.com/watch?v=iQJkufp009A